Le smartphone va disparaître… mais au profit de quelle technologie ?

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Depuis plus d’un siècle, le smartphone s’impose comme notre interface principale avec le monde. Du combiné à cadran jusqu’aux smartphones dopés à l’IA, il a façonné nos habitudes, nos relations, notre économie. Mais une question brûle aujourd’hui : le smartphone est-il en train de vivre ses dernières années comme outil central de communication ? Et si oui, quelle technologie prendra la relève ?

La fin d’un cycle

Chaque grande révolution technologique finit par s’essouffler. L’ordinateur de bureau, autrefois symbole de modernité, s’est vu supplanté par les portables, puis par les smartphones. Et ces derniers, aussi puissants soient-ils, montrent des signes de saturation :

  • la taille des écrans a atteint une limite physique,
  • l’innovation se résume souvent à un meilleur appareil photo ou un processeur plus rapide,
  • les utilisateurs expriment une fatigue croissante face à l’hyper-connexion.

     

Bref, le smartphone n’est plus un objet de désir comme avant, mais un outil banal, presque encombrant.

Quelles pistes pour « l’après-smartphone » ?

Plusieurs technologies émergent. Elles ne sont pas encore toutes matures, mais elles tracent une direction claire : moins d’écrans, plus d’immersion, plus d’intégration à notre quotidien.

1. Lunettes connectées : devenir l’écran sans tenir l’écran

L’idée ? Projeter devant nos yeux les informations essentielles, sans passer par un écran tenu à la main. Messages, itinéraires, rappels… tout s’affiche en surcouche, directement dans notre champ de vision.

Meta en avance… et bien ancrée

Meta a pris une longueur d’avance. Depuis 2023, les Ray-Ban Meta Smart Glasses rencontrent un solide succès, avec plus de 2 millions d’unités vendues, avant même d’arriver aux modèles AR sophistiqués 1 2.

Et là, gros coup : Meta a investi 3,5 milliards de dollars pour acquérir près de 3 % d’EssilorLuxottica (Ray-Ban, Oakley…), verrouillant distribution et design haut de gamme 1 2 3.

Leur modèle “Hypernova”, prévu à 800 $ en septembre 2025, promet une monture élégante, un affichage dans une seule lentille (monoculaire), un bracelet neural pour piloter par gestes, le tout relié à une IA 2 4 5.

Apple prépare sa contre-offensive

Apple n’a pas abandonné. Les Apple Glasses sont esperées pour la fin 2026, avec écran tête haute (HUD), intégration iPhone, IA embarquée 6 7.

Ils planchent aussi sur leurs propres puces dédiées aux lunettes (codename N401), dans une optique d’efficacité énergétique et de contrôle de caméras 8 9.

Lunettes AR

La relève plausible si confort et design suivent. Meta tient la tête, Apple prépare son assaut.

2. Interfaces mentales : penser, et l’ordinateur s’exécute

Plus futuriste, mais pas si lointain. Neuralink (Elon Musk) et d’autres laboratoires explorent les interfaces cerveau-machine. L’idée : contrôler une interface numérique directement par la pensée.

Neuralink avance à grand pas

Neuralink a récemment implanté son premier chip sans fil chez un patient paralysé, permettant de contrôler un jeu vidéo (Mario Kart, etc.) uniquement par pensée 10 11.

Ils ont déjà implanté plusieurs participants, avec succès, et continuent d’étendre leurs essais 12 13 14.

Une alternative plus douce

Quelques anciens de Neuralink développent une approche différente : Precision Neuroscience propose un implant moins invasif, posé à la surface du cortex, validé pour un usage jusqu’à 30 jours.

Interface neurale

Encore niche et risquée, mais prometteuse dans certains cas — d’abord pour la santé, ensuite… au-delà ?

3. Objets connectés et voix : invisibles, mais toujours là

Parallèlement, l’informatique devient ambiante. Ce ne sera pas un objet unique qui remplacera le téléphone, mais un réseau d’outils intégrés : maisons intelligentes, montres, voitures, assistants IA… Une piste moins spectaculaire mais très réaliste : l’informatique « invisible ». 

La voix, au cœur de cette révolution, devient interface naturelle, immédiate. Imaginez : plus besoin de taper, chercher, swiper. Vous demandez, et l’IA exécute. Réserver un billet, rédiger un mail, lancer une réunion… tout passe par la conversation.

Ici, le smartphone disparaît non pas au profit d’un seul objet, mais d’une multitude, intégrés dans notre environnement.

Et les entreprises dans tout ça ?

Pour un dirigeant ou un responsable de service, ce changement de paradigme est crucial. Si demain, le smartphone n’est plus le centre névralgique, comment repenser :

  • la relation client,
  • les interfaces de travail,
  • la sécurité des données,
  • les modèles économiques basés sur les applications mobiles ?

     

Les premières entreprises à basculer vers ces nouveaux usages auront un avantage. Comme celles qui, il y a quinze ans, ont investi tôt dans les applications mobiles.

Un futur en construction

Dire que le téléphone va disparaître ne signifie pas qu’il s’éteindra du jour au lendemain. Comme pour l’ordinateur de bureau, la transition sera progressive. Pendant un temps, plusieurs technologies cohabiteront.

Mais la tendance est claire : l’écran tenu dans la main ne sera pas l’outil dominant de la prochaine décennie. Trop limité, trop intrusif, trop dépendant.

Conclusion : l’après-smartphone, un monde plus fluide

Le smartphone nous a permis d’être connectés en permanence. La technologie qui le remplacera ira plus loin : elle visera l’intégration fluide dans nos vies, jusqu’à devenir presque invisible.

Lunettes connectées, IA vocale, objets ambiants ou même interfaces neuronales : toutes ces pistes partagent la même ambition. Ne plus nous faire dépendre d’un écran rectangulaire, mais offrir un accès naturel, direct, presque transparent à l’information et aux services.

En résumé : ce n’est pas la communication qui disparaît, mais l’outil. Et l’après-téléphone s’annonce peut-être encore plus transformateur que le téléphone lui-même.