L’expérience récente d’Anthropic éclaire le futur où l’IA intelligente ne se limite plus aux textes, mais interagit physiquement avec notre monde. En effet, l’intelligence artificielle ne se contente plus de générer du texte ou des images.
Les IA modernes, telles que Claude, commencent à établir une connexion directe avec le monde physique. Robots dans les entrepôts, bureaux, voire domiciles, prolifèrent, et la capacité des modèles de langage à programmer des actions concrètes ouvre un nouveau chapitre.
Mais comment des IA comme Claude s’approprient-elles le contrôle d’engins complexes, et que cela implique-t-il pour l’avenir des interactions homme-machine ?
Claude et le projet Fetch : l’IA aux commandes d’un robot chien
Anthropic, une jeune pousse fondée en 2021, explore le potentiel des grandes modèles de langage à investir le domaine physique. Leur projet phare, Fetch, consistait à confier à Claude la programmation d’un quadrupède robotique, le Unitree Go2, utilisé industriellement pour des inspections et patrouilles.
Dans cette expérience, deux groupes de chercheurs sans compétence robotique préalable ont reçu des missions de programmation progressive. Un groupe travaillait avec Claude, l’autre sans IA. Les résultats furent remarquables : le groupe assisté par Claude a pu faire réaliser au robot des actions complexes—comme trouver un ballon de plage—que le groupe humain n’a pas réussi.
Ceci illustre la capacité de Claude non seulement à générer du code, mais aussi à résoudre des problèmes pratiques rapidement, améliorant la collaboration et réduisant la frustration.
Anthropics et la course à l’intégration physique de l’IA
Anthropic mise sur cette capacité à lier langage et action physique. Le but ? Anticiper un futur où les IA ne seront plus de simples outils de texte, mais des entités agissantes capables de prendre des décisions et d’exécuter des tâches réelles.
Leur position, issue d’une réflexion éthique forte, cherche aussi à prévenir les risques inhérents à un tel contrôle physique, notamment les usages malveillants.
Toutefois, Claude n’est pas seul dans cette voie. Le marché regorge d’acteurs développant des IA-pilotes pour robots de plus en plus sophistiqués.
Le robot Go2, produit chinois populaire, symbolise la démocratisation des machines capables de tâches complexes et autonomes, reliées aux IA via des interfaces de plus en plus conviviales.
Perspectives : vers une IA incarnée et responsable
D’un point de vue stratégique, cette avancée pourrait transformer radicalement de nombreux secteurs : logistique, construction, domicile connecté.
Quadrupède robotique : le Unitree Go2
Mais les chercheurs, comme ceux de l’Université de Pennsylvanie, alertent sur la nécessité de cadres rigoureux pour limiter les risques d’abus et d’erreurs. Ils développent des mécanismes de contrôle, comme RoboGuard, pour encadrer l’action des modèles AI.
L’avenir de Claude et de ses descendants est celui d’une IA “incarnée”, capable d’apprendre par interaction physique directe. Cette évolution promet des gains d’efficacité et d’autonomie majeurs, tout en exigeant une vigilance renforcée.
Comme le souligne Logan Graham, “les modèles vont littéralement sortir du virtuel pour interagir physiquement avec notre monde”.
En définitive,
J’observe avec fascination cette bascule où l’intelligence artificielle se déploie hors des écrans pour piloter le réel.
Le projet Fetch d’Anthropic illustre parfaitement cette tendance, mêlant innovation, performance et responsabilité.
Pour les entreprises, anticiper cette révolution signifie se positionner dès aujourd’hui dans une logique d’intégration maîtrisée de l’IA physique, afin d’en tirer parti sans subir ses risques.
Le futur sera celui d’un dialogue vivant entre humains, IA comme Claude, et machines, dans un écosystème hybride qui redéfinit le travail et les interactions au quotidien. Une boucle, un workflow, un feeling… c’est l’essence même de la mutation que nous vivons.