Alors que les géants américains OpenAI et Anthropic dominent le marché des intelligences artificielles, la torontoise Cohere fait figure de challenger audacieux. Cette jeune pousse mise tout sur une IA responsable et sécuritaire pour conquérir un secteur où l’argent coule à flots.
L’essor de l’IA : une révolution en marche
L’intelligence artificielle bouleverse à grande vitesse nos façons de travailler, de communiquer, et même de créer. De grandes entreprises comme OpenAI à San Francisco et Anthropic en Californie accumulent des milliards pour développer des modèles toujours plus puissants. Mais dans ce contexte, comment une entreprise plus modeste peut-elle espérer se faire une place et surtout, se démarquer ? C’est précisément ce défi que relève Cohere.
Au centre à droite Aidan Gomez, cofounder and CEO of Cohere
Cohere : le cas emblématique d’une ambition canadienne
Fondée il y a six ans à Toronto par Aidan Gomez, Nick Frosst et Ivan Zhang, Cohere s’est rapidement imposée comme le « champion canadien » de l’intelligence artificielle.
Lors du sommet ALL IN à Montréal, en septembre 2025, le PDG Aidan Gomez, affichant un style mêlant décontraction et détermination, a souligné l’importance d’une IA « sécuritaire et responsable ».
Malgré un effectif d’environ 450 employés et une valorisation de 7 milliards de dollars, la société reste un petit acteur face aux géants.
Cette dernière année a été très riche. Cohere a levé 600 millions de dollars américains, avec des investisseurs comme Nvidia ou l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public.
Elle a aussi lancé sa plateforme agentique North et embauché Joëlle Pineau, l’ancienne vice-présidente d’IA chez Meta.
Concurrence féroce et stratégie différenciante
Sur un marché où Nvidia prévoit d’investir jusqu’à 100 milliards de dollars dans OpenAI, la concurrence semble disproportionnée. Pourtant, Cohere mise sur un aspect stratégique : la sécurité.
Les partenariats signés avec Bell, RBC et même le gouvernement canadien témoignent de la confiance que suscite cette vision. Ottawa a aussi injecté 240 millions de dollars pour booster leur capacité de calcul. Et Cohere multiplie les implantations, notamment à Montréal et Paris, après l’arrivée de Joëlle Pineau.
Cette focalisation sur la sécurité et l’éthique constitue un positionnement unique dans un domaine souvent critiqué pour ses risques liés à l’IA non contrôlée.
L’avenir de l’intelligence artificielle selon Cohere
Cohere travaille sur des modèles de langage de grande taille (LLM) qui permettent d’automatiser la compréhension et la production textuelle. À l’image du cerveau humain, ces modèles permettent à l’IA de « réfléchir » et interagir avec les données.
Mais pour Cohere, le futur passe par une IA accessible et maîtrisée, qui respecte des normes élevées de sécurité. Comme le souligne le PDG Aidan Gomez : « Nous vivons un moment magique. Nous pouvons maintenant parler à des objets en verre et en métal.
Notre rôle est d’en faire profiter tout le monde, avec responsabilité. »
À l’heure où l’IA s’immisce dans la fonction publique et les entreprises, Cohere incarne une réponse pragmatique et éthique face aux défis colossaux posés par la révolution technologique.
En définitive,
Cohere démontre que dans la course à l’IA, la taille ne fait pas tout. En misant sur la sécurité et les partenariats solides, cette lilliputienne joue un rôle majeur pour un avenir où l’intelligence artificielle devient un levier fiable et inclusif.